Les satellites

L’observation des océans et des eaux continentales, à partir de données des satellites altimétriques, a débuté voilà bientôt 30 ans avec le lancement du satellite Topex-Poséidon.
Retour sur l’histoire de cette nouvelle science :

A l’amorce des années 1980, le CNES se place au cœur de la révolution océanographique avec la décision de développer l’altimètre radar Poséidon. C’est le temps des pionniers qui relèvent tous les défis techniques. Il faut être visionnaire pour ambitionner de connaitre la hauteur de mer avec une précision de 2 cm en tout point du globe.

En 1987, américains et français s’accordent pour développer le satellite Topex-Poséidon, qui est lancé avec succès en 1992. Une nouvelle vision globale des océans s’offre au monde. Hauteur de mer… Circulation océanique… Phénomène El Nino observé en 1994, anticipé en 1997…

Les océanographes ont compris que sans données spatiales on ne pourrait observer les océans précisément. Les satellites deviennent des acteurs incontournables de la compréhension de la circulation océanique et de ses évolutions.

Le développement des outils spatiaux se poursuit et les scientifiques continuent de conjuguer leurs efforts pour bâtir l’océanographie opérationnelle.

Topex en 1992, Jason 1 en 2001, Jason 2 en 2008, Jason 3 en 2016… Autour de cette filière bâtie par le CNES et la NASA, rejoints par Eumetsat et la NOAA, d’autres missions voient le jour comme le satellite franco-indien SARAL en 2013. La filière ERS/ENVISAT de l’agence spatiale européenne se renforce en vue du programme GMES et Copernicus. Une communauté scientifique se forme. La filière toulousaine y occupe une place de choix, avec plus de mille chercheurs, ingénieurs et techniciens, qui travaillent dans les métiers de l’océanographie spatiale : recherche fondamentale et appliquée, conception, fabrication des instruments, services opérationnels de traitement des données et de prévisions ….

En 2021, l’altimétrie spatiale fournit des données indispensables à toute la communauté de recherche et opérationnelle.
Une nouvelle science prometteuse est née de l’altimétrie : l’hydrologie spatiale. Elle permet de suivre le niveau des lacs, des mers fermées et des grands fleuves pour, à terme, mieux gérer les ressources en eau.

Hydrologie spatiale

SWOT sera le premier satellite dédié à l’étude des eaux continentales. Plus de 8 millions de lacs pourront être suivis en termes de superficie, de hauteur et d’évolution des stocks d’eau. De même pour les débits des fleuves, de largeur de 100 mètres. Un outil qui deviendra indispensable pour la gestion des ressources en eau douce que l’on sait si rare…

En océanographie, c’est la méso-échelle, phénomènes et tourbillons océaniques de petites dimensions de l’ordre de 10 à 100 km, que les océanographes vont enfin découvrir au niveau global. Ces petits tourbillons modifier les courants océaniques, et joue un rôle fondamental dans le pompage de chaleur, carbone, nutritifs de la surface vers les profondeurs. L’observation global de ces processus est un lien manquant pour les études de climat.

Que nous réservera l’étude des marées internes pour la compréhension de la circulation océanique ? Et que dire de l’océanographie côtière qui va être observée, permettant de mieux comprendre les phénomènes d’érosion et de gérer cet espace essentiel pour les activités humaines. 70% de la population vit près des côtes.

Prévu pour un lancement en 2022, SWOT est le grand défi de ces prochaines années. Les équipes toulousaines, avec leurs collègues américains, y consacrent toute leur énergie et leur savoir-faire, pour le développement durable de notre planète.

25 ans d'océanographie spatiale

Présentation du programme SWOT